Expression politique
Conformément à la loi du 27/02/2002 relative à la démocratie de proximité, reprise notamment à l'article L. 2121-27-1 du CGCT, dans les communes de 3 500 habitants et plus, lorsque la commune diffuse, sous quelque forme que ce soit, un bulletin d'information générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, un espace est réservé à l'expression des conseillers municipaux.
Une politique culturelle ambitieuse mais inégale
La politique culturelle de Poitiers, bien qu’ambitieuse et dynamique, reste marquée par des défis d’équité et de lisibilité et souffre de certaines contradictions en matière d’accès à la culture et de cohérence dans la gestion des équipements culturels. La fermeture de la galerie Le Miroir à plusieurs reprises depuis juin en est un signe inquiétant. Ce lieu innovant qui a accueilli 34 000 visiteurs, dont 2 700 scolaires depuis son inauguration en 2022 au travers de ses trois expositions à ce jour, n’a plus de directeur ni d’équipe consolidée depuis janvier 2024 et manque de moyens humains et de soutien depuis son ouverture. Cet état de fait interroge sur la capacité de la Ville de Poitiers à soutenir efficacement ses structures culturelles et les équipes qui sont à la main d’oeuvre. Poitiers a su développer des initiatives intéressantes comme «Les Estivales de Poitiers», les initiatives numériques telles que la «Fresque du futur». Toutefois, si la ville cherche à démocratiser l’accès à la culture, les actions en faveur des publics fragiles et des structures qui leur donnent accès à la culture gratuitement, comme Le Miroir, restent insuffisantes et la culture peine à prendre pleinement sa place en tant que réel levier de transformation sociale et artistique pour tous.
Béatrice Béjanin
La culture pour toutes et tous
La ville de Poitiers a la chance de compter de nombreux équipements culturels de très grande qualité et qui rayonnent, pour certains, bien au-delà du territoire communautaire. De nombreux acteurs font vivre la culture pour toutes et tous, tant de manière professionnelle que dans le cadre des pratiques amateures. Vecteur de cohésion, de bien-être et d’inclusion, la culture doit être accessible à toutes et tous. « Aller vers » celles et ceux qui n’osent pas franchir la porte d’un musée ou d’une salle de spectacle, et permettre à chacun d’entrer, tant financièrement que physiquement, doivent être le souci permanent des élu.e.s. Les initiatives, portées notamment par les associations, sont nombreuses en ce sens sur notre territoire mais la ville, pour les équipements muséaux qu’elle gère, se doit d’être exemplaire, tant sur la question de l’accessibilité du musée, qu’en ouvrant le plus largement les équipements culturels comme les bibliothèques ou le Miroir…
Isabelle Chedaneau
La loi du 9 décembre 1905
La République est laïque depuis la promulgation de la Loi de 1905 dont les articles 1 et 2 soulignent que la laïcité est d’abord un principe juridique de neutralité qui s’impose à l’État et à ses représentants. Cette loi qui sépare clairement l’État et les Églises garantit le respect de l’autre dans sa différence et dans l’exercice de sa croyance religieuse sans prosélytisme. La laïcité ne signifie pas le rejet des religions ni leur stigmatisation. Ce n’est pas un athéisme d’État. C’est tout simplement une loi d’équilibre fondamentale pour le vivre-ensemble. Vive la République, vive la France.
Abderrazak Halloumi
Réduire les écarts entre quartiers et favoriser la cohésion sociale : l’exemple du quartier Saint-Éloi
La justice sociale fait partie des enjeux auxquels nous accordons une importance toute particulière.
Pour agir sur ce sujet, il est nécessaire d’avoir une vision globale cohérente et de mettre en place des actions concrètes spécifiques. En 2024, nous avons mis en place un Fonds d’initiatives pour les quartiers (FIQ).
Doté de 1 M€, ce fonds a pour objectif de soutenir des initiatives dans les quartiers prioritaires de la ville de Poitiers et ainsi renforcer la cohésion sociale et territoriale dans ces quartiers.
Conformément à nos engagements pour plus de démocratie dans les politiques publiques, les élus de la Ville de Poitiers (avec une représentation de toutes les sensibilités présentes au conseil municipal) partageront les décisions avec les acteurs des quartiers, qu’il s’agisse d’acteurs associatifs, de commerçants ou encore de partenaires publics. Pour sa première année d’existence, ce ne sont pas moins de trois projets qui seront soutenus pour le quartier Saint-Éloi : la création d’une salle de boxe associative, la mise en place d’une résidence d’artistes ainsi que le réaménagement du square de la Citoyenneté.
Soutenir la création de la salle de boxe nous permet d’offrir aux habitantes et habitants du quartier un lieu de rencontre et d’inclusion en favorisant la pratique sportive. Il s’agit bien de proposer un lieu de pratique pour les amateurs de boxe, mais aussi de renforcer le dynamisme du quartier en offrant des infrastructures sportives modernes et accessibles.
La future salle de boxe sera conçue pour accueillir des athlètes de tous niveaux, du débutant au boxeur expérimenté. Ce projet, construit avec Ekidom, participe également de notre volonté de réappropriation des rez-de-chaussée. Et bien sûr, cette action consolide le tissu associatif local. L’ouverture est prévue pour le printemps 2025. Le quartier Saint-Éloi à Poitiers s’apprête aussi à vivre une expérience artistique unique, grâce à la compagnie L’Homme debout et son projet de résidence.
En partenariat avec les acteurs locaux, cette initiative vise à transformer l’espace public en un lieu de création et de partage, accessible à tous les habitants. Reconnue pour ses marionnettes géantes et ses spectacles immersifs, la Compagnie L’Homme debout invitera les résidents à prendre part activement à un processus artistique qui s’étalera sur plusieurs mois.
Ce projet, plus qu’une simple initiative culturelle, se veut un véritable outil de cohésion sociale et de valorisation du territoire. Les participants auront l’occasion d’exprimer leur créativité et de renforcer les liens entre générations et communautés. Cette résidence culturelle s’inscrit dans une démarche d’inclusion et d’ouverture. La compagnie et ses partenaires font de cette résidence un projet ambitieux, au service de l’art et du vivre-ensemble. Enfin, le projet de réaménagement du square de la Citoyenneté voit le jour grâce à la rencontre entre l’Assemblée citoyenne et populaire (dont nous vous avions longuement parlé à l’occasion d’une précédente expression politique) et le Fonds d’initiatives pour les quartiers. En effet, les participants de la première édition de l’ACP ont voulu élaborer un guide pour l’aménagement égalitaire de l’espace public. En tant qu’espace test, le square de la Citoyenneté devient un laboratoire pour expérimenter de nouveaux usages de l’espace public, avec pour objectifs de favoriser la mixité sociale et générationnelle, l’inclusion, et
de renforcer les liens entre les habitants. Par cette initiative, nous souhaitons également contribuer indirectement à la réduction des incivilités et du sentiment d’insécurité, en créant un environnement où chacun se sent accueilli et respecté. Le projet s’inscrit dans une démarche de coconstruction active avec les habitants et les acteurs locaux.
Auxilia, un bureau d’études spécialisé, accompagne cette transformation avec trois ateliers participatifs. Parmi les autres leviers que nous actionnons pour plus de justice sociale dans notre ville, il y a également la question de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. En mars 2025, une antenne de l’École de la 2e chance ouvrira ses portes dans le quartier Saint-Éloi. Là encore, Ekidom joue un rôle important dans ce projet. L’école proposera à des jeunes de 16 à 35 ans un parcours de formation sur mesure et un accompagnement vers une insertion sociale et professionnelle pérenne. Alliant apprentissage théorique et stages en entreprise, ce dispositif met l’accent sur le développement des compétences de base, l’insertion sociale et la construction d’un projet professionnel. En s’adaptant aux besoins locaux du marché du travail, l’École de la 2e chance à Poitiers représente une opportunité d’inclusion et d’émancipation pour des jeunes souvent éloignés des systèmes classiques de formation. À ces projets nous pouvons ajouter que le quartier bénéficiera de la présence renforcée de médiateurs et médiatrices grâce au groupement d’intérêt public « Collectif médiation Grand Poitiers » ; que nous mettons à l’étude des solutions pour l’installation de professionnels de santé ou encore que nous investissons pour la sécurisation de plusieurs sites. Saint-Éloi devient ainsi un exemple de transformation sociale, où le vivre-ensemble, le respect et la citoyenneté se renforcent au travers de projets concrets et porteurs de sens. Grâce à ces nouvelles infrastructures et à la participation active des habitants, le quartier entre dans une nouvelle dynamique, offrant à chacun un espace pour s’épanouir, se rencontrer et construire, ensemble, un futur partagé.
Poitiers Collectif
Musée, vers une obsolescence programmée ?
Serions-nous à l’époque de la conservation des musées ?
Traditionnellement, il est le lieu du savoir par l’objet, un marqueur, parfois codé, ouvert au(x) public(s). Son rôle est parfois devenu nébuleux tant on le veut plus « ouvert, ludique ou participatif » comme si sa fonction originelle ne suffisait plus. Il apparait trop savant, pas assez « démocratique ». À l’asséner de nouveaux concepts, on l’éloigne encore plus de sa mission qui émancipe : celle qui montre le beau, celle qui ouvre le possible même à ceux qui en sont privés.
Le groupe
Pour un musée accessible et vivant au coeur de notre ville
Le musée est plus qu’un espace d’exposition. En tant que symbole de notre ville, il incarne notre patrimoine et notre histoire, il est essentiel qu’il soit ouvert à tous. La vulgarisation scientifique est une mission primordiale de nos musées, particulièrement importante pour les jeunes générations, qui doivent voir dans ces lieux des espaces d’apprentissage et d’éveil. Nous devons veiller à ce que le musée soit un lieu de partage, où les échanges sont valorisés. En favorisant son accès, nous créons un environnement qui renforce le lien social et la cohésion au sein de notre ville.
Le groupe Génération.s écologique et solidaire