Rassemblement pour la République et contre l’antisémitisme
Ce texte a été lu par l'association Mémoire-Vérité le 12 novembre 2023, devant l'Hôtel de Ville de Poitiers.
Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur le Préfet,
Mesdames, Messieurs,
Afin de répondre à l’invitation de la Présidente de l’Assemblée nationale, du Président du Sénat et de l’association des Maires de France, l’association Mémoire & Vérité a appelé à ce rassemblement pour la République et contre l’antisémitisme. En son nom, je remercie très sincèrement chacune et chacun d’entre vous d’être présents.
- 2006 : enlèvement et assassinat d’Ilan HALIMI.
- 2012 : massacre de l’école Ozar Hathora à Toulouse, après l’assassinat de 3 militaires.
- 2015 : tuerie de l’Hyper-casher, après celle de Charlie Hebdo
- 2017 : assassinat de Sarah HALIMI par son voisin
- 2018 : assassinat, par son voisin, de Mireille KNOLL, rescapée de la rafle du Vel d’hiv.
Voilà, parmi les nombreux actes antisémites de ces dernières années, les plus meurtriers qu’ait connus la République française.
La recrudescence inquiétante des actes antisémites depuis un mois prolonge, logiquement, l’évolution de ces 30 dernières années où la parole antisémite s’est progressivement libérée.
Les nombreux stéréotypes touchant les juifs sont toujours bien présents. Les antisémites, les révisionnistes, les négationnistes et les complotistes s’en servent pour attiser la haine.
Lors de la manifestation du 26 janvier 2014 à Paris, on a entendu le slogan « Juif ! Juif ! La France n’est pas ta France ! ». Dans certaines métropoles et villes de France, les élèves juifs sont obligés de quitter l’école publique, pour trouver sécurité et tranquillité dans des écoles privées. Il faut aussi souligner les actes antisémites de la vie quotidienne que sont, entre autres, les tags, les insultes, le vandalisme des cimetières juifs ou de la stèle de Simone VEIL, l’exposition de bannières et la tenue de rhétoriques antisémites chez certains gilets jaunes ou lors des manifestations anti-vax et anti-pass de l’été 2021 où l’interrogation culpabilisante « Qui ? » n’attend qu’une seule réponse : « Les Juifs ! ».
Toutes ces atteintes aux personnes ou aux biens, toute la rhétorique qui les accompagne sont dirigées contre des individus, non pour ce qu’ils ont fait, mais pour ce qu’ils sont, c'est-à-dire juifs.
Faut-il encore le rappeler ? Les Français juifs sont d’abord citoyens français.
Ardents défenseurs de la République, ils savent ce qu’ils lui doivent.
Ils savent également que la France n’est pas un pays antisémite et que l’antisémitisme d’une minorité met en danger la République.
Ils n’oublient pas que, dans la période sombre de la 2ème guerre mondiale, nombre de Juifs ont été sauvés par des Français de toutes origines, de tous milieux, Républicains dans l’âme, qui n’ont pas hésité à risquer leur vie et celle de leur famille pour accomplir ce qu’ils considéraient comme leur devoir absolu.